Les écoles Diwan, qui proposent un enseignement bilingue breton-français, fêtent cette année leurs 40 ans. Pourtant, l’avenir de la langue bretonne semble, lui, toujours menacé.
Avec 97,3 % de réussite au bac général en 2017, contre 90,7 % dans l’Hexagone, Diwan (« germer », NDLR), le réseau d’écoles associatives, affiche un joli palmarès, 40 ans après sa création. Fondé sur un enseignement « immersif », son projet pédagogique n’introduit le français dans l’enseignement qu’à partir du CE1. Non sans succès. « Diwan se porte bien sur le plan des résultats et, ce qui est plus important, de la capacité à accompagner les élèves jusqu’au bac », se félicite Anna-Vari Chapalain, directrice du réseau.
« Locomotive linguistique »
Crise de croissance
Le réseau associatif est, par ailleurs, confronté à une crise de croissance. Porté depuis l’origine par l’énergie de ses membres, notamment bénévoles, il peine à recruter des enseignants bilingues. Le budget s’élève à 4,7 millions d’euros mais repose à 53 % sur l’autofinancement, essentiellement par dons, le reste provenant de subventions. « Il est difficile avec un statut associatif et peu de moyens de remplir notre mission de service public, juge Anna-Vari Chapalain. Même gratuite, une école a un coût. Il en faut des crêpes pour trouver des financements ! ». De plus, la loi n’impose pas aux communes de résidence de verser à Diwan le forfait scolaire, une obligation pour le public, alors que les recettes permettraient de financer les postes périscolaires. Or, Diwan emploie 150 contrats aidés que l’État a accepté de financer jusqu’en juillet 2018. Aussi, le député morbihannais Paul Molac (LREM), entend déposer une proposition de loi pour garantir un meilleur statut aux écoles associatives laïques et gratuites de langue régionale.
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